MIEUX COMPRENDRE L'AGRICULTURE POUR MIEUX CONSOMMER : RETOUR SUR LES JNAgri 2025 AVEC AgriDemain
Du 6 au 8 juin 2025, les Journées Nationales de l’Agriculture ont permis à des milliers de citoyens de pousser la porte d’exploitations, de sites de transformation ou encore d’usines agroéquipementières partout en France. Porté par l’association AgriDemain, l’événement tisse des liens entre le monde agricole et la société.
Nous avons rencontré Basile Faucheux, président d’AgriDemain, pour dresser un premier bilan de cette édition et évoquer les perspectives d’avenir, notamment autour de la thématique 2025 : « Mieux comprendre l’agriculture pour mieux consommer ».
Quelle est la vocation première d’AgriDemain et comment cette mission a-t-elle évolué depuis sa création en 2016 ?
Les Français sont de plus en plus déconnectés de l’agriculture et la perçoivent de manière caricaturale. L’objectif premier d’#agridemain est de communiquer sur ce qu’est concrètement l’agriculture française en montrant les réalités de la production, les innovations et la modernité du secteur, sa contribution forte à l’emploi et l’engagement des agriculteurs pour l’environnement. Pour raconter l’histoire de cette agriculture, sans artifice, avec réalisme, #agridemain s’appuie sur un réseau d’ambassadeurs situés sur l’ensemble du territoire. Les agricultrices et agriculteurs contribuent à informer et échanger avec les citoyens afin de démystifier les clichés autour des activités agricoles, mais aussi promouvoir une agriculture nourricière, innovante, moderne et respectueuse de l’environnement et enfin réaffirmer les atouts stratégiques du secteur agricole français.
Comment les Journées Nationales de l'Agricultures contribuent-elle à rapprocher le grand public des réalités agricoles ?
Différentes actions sont conduites afin de pouvoir échanger autour de l’agriculture, comme la participation à différents salons ou la présence sur les réseaux sociaux. Mais la grande action reste depuis cinq ans, en collaboration avec Make.org Foundation, la création des Journées Nationales de l’Agriculture. Elles marquent l’aboutissement de tout un processus de réflexion amorcé il y a plusieurs années et concrétisent notre stratégie qui vise à tout faire pour que l’opinion publique prenne conscience des contributions positives qu’apportent l’agriculture et les agriculteurs en organisant de manière récurrente, des événements qui donnent à voir, à sentir, à goûter et donc à mieux comprendre la réalité de notre secteur au grand public. Les Journées Nationales de l’Agriculture donnent ainsi au grand public des clefs de compréhension et lui montre que le secteur agricole est porteur de solutions concrètes.
La thématique “Mieux comprendre l’agriculture pour mieux consommer” a-t-elle trouvé un écho auprès des visiteurs ? Comment cela s’est-il concrétisé sur le terrain ?
Chaque année, les Journées Nationales de l’Agriculture propose une thématique différente. Après l’éducation à l’alimentation en 2024, le thème « Mieux comprendre l’agriculture pour mieux consommer » a été retenu pour cette 5ème édition. Mieux comprendre les filières agricoles, c’est prendre conscience des exigences de qualité, des modes de production durables, des réalités économiques et sociales, et des choix que cela implique pour les consommateurs comme pour les producteurs. Sur les 1 997 événements proposés cette année durant les Journées Nationales de l’Agriculture, bon nombre d’entre eux ont abordé le respect de démarches de qualité (gustative, sanitaire, environnementale…) dans la production agricole et agroalimentaire. Les initiatives ont été très diverses pour illustrer cette thématique : visites et randonnées dans les champs, dégustation de produits, ouverture de laboratoires ou d’usines, fresques ou escape game pour sensibiliser tous les publics… Ainsi, pour leur vocation pédagogique, les Journées Nationales de l’Agriculture viennent d’être reconnues par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire comme un levier structurant de la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat 2025-2030, au même titre que la Semaine du Goût (du 13 au 19 octobre 2025) qui va à la rencontre des élèves pour les sensibiliser à la bonne alimentation.
Avez-vous observé une évolution dans la façon dont le public perçoit l’agriculture française grâce à ces journées ?
Tous les 5 ans, #agridemain réalise, avec le concours du Crédit Agricole, un baromètre de la perception de l’agriculture. Entre le premier baromètre conduit en 2016 et le dernier en 2021, le constat de l’étude était prometteur : l’image de l’agriculture auprès des Français ne cesse de s’améliorer avec 71% de très bonne opinion (vs 59% en 2015). Ils s’imaginent plutôt bien connaître ce métier et pourtant s’étonnent de ses nombreux atouts pour notre pays, notamment dans le domaine de l’environnement.
Le partenariat avec Axema s’inscrit dans une volonté de mieux faire connaître les métiers, les innovations et les équipements agricoles. Pensez-vous que l’innovation technique peut être un levier pour une consommation plus durable ?
Le baromètre révèle également le grand étonnement des Français devant la technicité et la modernité des pratiques et des équipements en agriculture. C’est la raison pour laquelle nous insistons sur la mise en avant, lors des visites, des innovations présentes sur les sites, et notamment la nécessité de montrer les évolutions techniques et technologiques des agroéquipements. Les visiteurs apprécient tout particulièrement de pouvoir monter sur un tracteur ou une machine agricole et avoir les explications de l’agriculteur. C’était notamment le cas sur les événements qui se sont tenus sur les exploitations agricoles bien évidemment, mais aussi aux Arènes de Lutèce à Paris ou aux Journées de l’agriculture à Orléans, ou bien encore avec des simulateurs de conduite de tracteur sur des marchés ou aux abords de magasins.
Comment continuer à renforcer le lien entre agriculture, industriels, alimentation et société, au-delà de ces journées ?
#agridemain développe un stand chaque année au Salon International de l’Agriculture où nous animons des Tables d’Hôtes avec des ambassadeurs #agridemain, des chefs de l’association Euro-Toques et des visiteurs du salon pour faire prendre conscience que « derrière chaque assiette, il y a un agriculteur ». Des tables thématiques apportent à cette occasion des éclairages sur des sujets plus spécifiques, notamment sur les agroéquipements.
Notre volonté est aussi de s’appuyer sur des personnes extérieures à l’agriculture comme des écrivains, des philosophes, des grands chefs pour montrer que l’agriculture est au cœur des enjeux de société. C’est ce qui nous a poussé cette année à prendre comme marraine des Journées Nationales de l’Agriculture, la philosophe Gabrielle Halpern qui justement vise à créer des ponts entre les différents secteurs, avec son concept d’hybridation.
Le mot du Président d’Axema, Damien Dubrulle
« Être partenaire des JNAgri, c’est reconnecter l’innovation agricole à la société »
« Pour Axema, participer aux Journées Nationales de l’Agriculture, c’est bien plus qu’un engagement ponctuel : c’est un acte de responsabilité. Notre syndicat représente les fabricants de machines, d’équipements et de solutions technologiques agricoles qui accompagnent au quotidien les producteurs dans leurs transitions. Il est essentiel que ces innovations soient mieux comprises, mieux connues et mieux perçues par le grand public ; d'autant plus qu'elles sont nombreuses : robotiques, agriculture de précision, intelligence artificielle !
Être partenaire des JNAgri, c’est reconnecter les citoyens à ce que l’agriculture a de plus concret, mais aussi de plus innovants : comment on produit, avec quels outils, et dans quel cadre technologique et environnemental. C’est l’occasion de montrer que les agroéquipements ne sont pas de simples machines, mais des leviers de durabilité, de transitions et de souveraineté alimentaire.
Nous sommes convaincus qu’il faut renforcer les passerelles entre agriculture, alimentation, éducation et industrie. Les JNAgri sont une formidable vitrine pour cela, et nous sommes fiers d’y contribuer aux côtés d’AgriDemain. »
