LA FILIÈRE REP ABJ THERMIQUE : UN FOND DE RÉPARATION À REPENSER POUR UNE ÉCONOMIE CIRCULAIRE PLUS EFFICACE
La filière REP ABJ thermique: un fond de réparation à repenser pour une économie circulaire plus efficace
Encourager la réparation : une ambition freinée par des obstacles concrets
Les filières à Responsabilité Élargie des Producteurs (REP) ont été mises en place pour favoriser une économie plus durable et circulaire. Dans le cadre de la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire), un fonds de réparation a été créé afin d'inciter à la prolongation de la durée de vie des équipements. L'objectif ? Réduire les déchets, limiter l'obsolescence prématurée et dynamiser l'emploi local en soutenant les réparateurs labellisés.
Les acteurs du secteur des espaces Verts constatent que le dispositif de la REP ABJ Thermique ne rencontre pas l’adhésion attendue. Le taux de recours au fonds reste particulièrement faible : seuls 18 points de vente labellisés sur plus de 3 000 réparateurs potentiels en France y ont eu recours. Cette faible mobilisation s’explique en partie par une méthodologie initiale perfectible, ayant conduit à une surestimation du montant du fonds et à une répartition des ressources déconnectée des réalités du terrain.
Un dispositif perfectible moyennant des ajustements nécessaires
Dans le cadre de la clause de revoyure prévue par le cahier des charges de la REP ABJ thermique, Axema et ses partenaires (INOHA, SECIMPAC, SEDIMA, FMB…) ont souhaité rediscuter avec le Cabinet du ministère de l'Environnement du fonds de réparation afin d’en améliorer l’efficacité. Plusieurs freins ont été identifiés :
- Un ciblage inadapté des besoins : L'étude de préfiguration de l'ADEME ayant servi de base à la répartition des fonds a inclus à tort certaines réparations d'équipements électriques dans les articles de bricolage et jardin thermiques (ABJ Th).
- Des données erronées sur l'activité des réparateurs : La part des réparations effectuées pour des professionnels a été sous-évaluée (20 % initialement estimés contre 30 % révélés par l'étude de 2024), faussant les estimations de financement.
- Une méconnaissance du dispositif : Le fonds reste encore largement méconnu des réparateurs et du grand public, limitant son déploiement effectif.
- Une appétence limitée du réseau de réparateurs : La labellisation et les démarches associées sont jugées complexes, freinant leur adhésion au dispositif.
Un recalibrage du fonds est nécessaire pour plus de flexibilité pour un dispositif efficace
Afin que le fonds de réparation réponde efficacement aux réalités du terrain et facilite réellement la réparation des équipements, Axema et ses partenaires proposent une révision du dispositif autour de plusieurs axes prioritaires. Tout d’abord, il est essentiel d’ajuster le dimensionnement du fonds en s’appuyant sur des données récentes et plus représentatives, avec une réduction de 10 % du montant global afin d’optimiser son efficacité. Par ailleurs, prolonger la mise en œuvre du fonds permettrait aux acteurs concernés d’adapter progressivement leurs pratiques et de garantir une transition fluide.
L’accès au fonds doit également être simplifié, et motivant pour les réparateurs, en assouplissant le processus de labellisation et en mettant en place une prise en charge partielle des coûts de certification. Dans cette même logique, un accompagnement concret sur le terrain doit être développé, avec des incitations financières et une meilleure communication sur l’existence et l’accessibilité du fonds.
Enfin, la gouvernance du dispositif doit être renforcée en impliquant davantage les réseaux de distribution et les acteurs de la réparation, essentiels pour assurer un déploiement efficace. Une campagne nationale de sensibilisation doit également être lancée pour mieux informer les consommateurs des bénéfices de la réparation et encourager son adoption face au remplacement systématique. Axema défend ainsi une approche pragmatique et adaptée aux besoins des professionnels et des utilisateurs, avec un dispositif simplifié et réellement opérationnel.
Un engagement partagé pour améliorer le dispositif
Ces enjeux ont récemment été discutés avec Quentin Guerineau, directeur de cabinet de la ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, aux côtés des représentants de la filière. À l’issue de cet échange, un engagement a été pris pour travailler à des ajustements permettant d’améliorer l’efficacité du fonds et de lever les obstacles identifiés.
Axema et ses partenaires restent pleinement mobilisés pour faire évoluer ce dispositif et permettre à la réparation des équipements d’occuper une place centrale dans une économie circulaire performante.