LE TOUR DE FRANCE AXEMA EN VISITE CHEZ RICHEL GROUP
Richel Group : une industrie française au cœur des solutions sous abri
Richel Group est une entreprise française implantée à Eygalières (Bouches-du-Rhône). Elle conçoit et fabrique depuis plus de 50 ans des serres et abris agricoles, destinés à l’horticulture, au maraîchage, aux pépinières et à d’autres usages agricoles. La visite du site, organisée dans le cadre du Tour de France AXEMA, a permis de mieux comprendre cette activité industrielle et ses enjeux concrets pour la filière agroéquipement.
Guidée par Benjamin Richel, cette étape a mis en lumière un modèle d’industrie intégrée, combinant ingénierie, fabrication et accompagnement des exploitants, avec un rayonnement aujourd’hui largement international.
Un outil industriel intégré
Richel Group dispose à Eygalières d’un site industriel d’environ 75 000 m², dont 30 000 m² couverts, qui constitue le centre de sa fabrication. Elle permet de transformer 25 000 tonnes d’acier par an, avec une capacité de production équivalente à 350 hectares de serre par an.
L’ensemble de la chaîne est majoritairement internalisé :
Transformation de l’acier :
- Fabrication interne de tubes à partir de bobines d’acier.
- Contrôle des caractéristiques mécaniques des tubes (diamètre, épaisseur, cintrage).
Usinage des composants :
- Découpe, cintrage et perçage des éléments de structure.
- Production en série de pièces standardisées destinées aux différents modèles de serres et abris.
Logistique et préparation :
- Conditionnement des éléments structurels par projet.
- Organisation des expéditions selon les chantiers, y compris à l’international.
Cette intégration industrielle constitue un élément clé de maîtrise des délais, de la qualité et de l’adaptation des structures aux besoins spécifiques des exploitations.
Les serres Richel : un outil de sécurisation des productions plus qu’un modèle d’intensification
Les serres et abris développés par Richel Group couvrent une grande diversité de configurations (tunnels, multi-chapelles, structures modulaires ou abris techniques), permettant de répondre à des systèmes de production très différents.
Aujourd’hui, la serre n’est plus seulement un équipement de protection contre les intempéries. Elle devient un outil de pilotage des risques agricoles, dans un contexte marqué par :
- la multiplication des épisodes climatiques extrêmes,
- l’irrégularité des cycles de production,
- la pression croissante sur l’eau et les intrants.
L'utilisation de serres en agriculture permet avant tout :
- de réduire l’exposition directe des cultures aux aléas (pluies excessives, vent, gel tardif, fortes chaleurs),
- de mieux stabiliser les conditions de culture (aération, luminosité, hygrométrie), sans supprimer le lien avec les conditions naturelles,
- de limiter les pertes de rendement liées aux accidents climatiques, un point régulièrement documenté par les travaux du CTIFL et de l’INRAE sur le maraîchage et l’horticulture sous abri.
Il ne s’agit pas d’un modèle de sur-intensification, mais d’un levier de sécurisation et de régularité, particulièrement important pour les exploitations soumises à des marges économiques contraintes. C’est un modèle vertueux au centre des enjeux de souveraineté alimentaire de la France.
Des effets reconnus sur la maîtrise de l’eau et des intrants
Pour les exploitants, les serres constituent avant tout un outil permettant d’ajuster plus finement les pratiques culturales et de limiter certaines pertes.
- de réduire les traitements phytosanitaires, car la culture est moins exposée aux intempéries et à certains ravageurs,
- d’optimiser l’irrigation, grâce à la récupération possible d’eau de pluie, des eaux de drainage ou à des systèmes précis comme la micro-aspersion et le goutte-à-goutte,
- de limiter les gaspillages, en assurant une meilleure régularité des cycles de production.
Une logique de modularité et d’évolution des pratiques
Les structures Richel sont conçues pour évoluer dans le temps. Ventilation, écrans, protections d’ombrage, systèmes d’irrigation ou équipements de gestion climatique peuvent être ajoutés progressivement, sans remise à plat complète des installations. Cette approche permet d’adapter les serres aux besoins des exploitations, en fonction des cultures, des contraintes climatiques et des objectifs de production.
La serre ne constitue pas une solution unique ou automatique : son efficacité dépend des choix techniques et des équipements mis en place. Elle s’inscrit dans un système de production plus large et accompagne l’évolution progressive des pratiques agricoles, sans rupture brutale.
Cette modularité correspond à une réalité largement partagée lors des échanges du Tour de France AXEMA : les exploitations avancent par étapes, en tenant compte de leurs capacités d’investissement, des débouchés économiques et du cadre réglementaire.
Cette étape AXEMA a également permis des échanges techniques et économiques entre industriels, distributeurs et partenaires de la filière agroéquipement, illustrant l’objectif du Tour de France : aller au contact des réalités industrielles et agricoles.

