LA ROBOTIQUE AGRICOLE : UN NOUVEAU CHAPITRE POUR L'AGRICULTURE ?

Publié le 19 mars 2025

La robotique agricole : un nouveau chapitre pour l'agriculture ? 

L’agriculture connectée est aujourd’hui un secteur à la pointe de la technologie et se connecte de plus en plus. L’usage des outils numériques et robotiques se généralise dans les exploitations agricoles. Près de 80 % des agriculteurs utilisent internet pour leur activité, et les technologies embarquées deviennent un levier essentiel pour améliorer la précision des travaux. Par exemple, l’ensemble des tracteurs neufs vendus aujourd’hui sont équipés de GPS pour optimiser les interventions sur les cultures. 

Dans le secteur de l’élevage, les robots de traite sont de plus en plus courants, avec environ 17 000 unités en activité en France. Les robots de désherbage, de récolte ou de surveillance, continuent de se perfectionner pour répondre aux attentes des exploitants. Environ 600 robots déjà en service valident de nouvelles solutions pour répondre aux défis agricoles.

Machines autonomes, intelligence artificielle, automatisation des tâches… Ces technologies offrent des solutions concrètes pour améliorer la productivité, diminuer la pénibilité, répondre aux enjeux environnementaux et pallier le manque de main-d’œuvre.

L'engagement d'Axema pour accompagner cette dynamique

Depuis plusieurs années, Axema est partenaire du FIRA (Forum International de la Robotique Agricole), un événement majeur qui réunit les acteurs clés du secteur : industriels, chercheurs, agriculteurs et décideurs politiques. Le FIRA est un lieu d’échanges stratégiques et de présentation des dernières avancées en matière de robotique agricole.

Lors de l’édition 2025 du FIRA, Axema était présent pour échanger sur l’avenir de la robotique dans l’agriculture. Laurent De Buyer, Directeur général d’Axema, et Guillaume Bocquet, Directeur des affaires réglementaires, ont participé aux Assises de l’Autonomie, un événement clé pour le développement des solutions autonomes en agriculture.

Cette deuxième édition, placée sous le thème "Autonomy Beyond Regulatory Challenges: What Technological Trends for 2025 ?"a mis en lumière les enjeux réglementaires et technologiques liés à l'intégration des robots, tracteurs autonomes et systèmes de rétrofit dans les exploitations agricoles. L'événement a aussi permis de présenter un panorama des initiatives mondiales récentes visant à faire progresser l'autonomie des machines agricoles, qu'il s'agisse de programmes pilotes ou de solutions commerciales.

L’accent a été mis sur les avancées technologiques, les approches réglementaires innovantes et les collaborations stratégiques qui façonnent l’avenir de l’agriculture autonome. L’objectif étant de répondre aux exigences croissantes de durabilité et d'efficacité tout en facilitant l’adoption de ces solutions par les agriculteurs.

Tout au long de l’événement, des démonstrations en conditions réelles ont illustré le potentiel des solutions robotiques pour relever les défis de la transition agroécologique et du manque de main-d’œuvre.

Plusieurs adhérents d’Axema, parmi lesquels Naïo Technologies, Agreenculture, CNH, Ecorobotix, EXXACT Robotics, KUHN Group et DeLaval, ont présenté leurs dernières innovations, confirmant leur engagement dans le développement de solutions adaptées aux besoins des agriculteurs.

Parallèlement, Laurent De Buyer a également participé à la Journée filière « Robotique et Solutions Autonomes pour l’agriculture en Occitanie », un rendez-vous dédié aux perspectives de la filière en région. Cette journée a été l’occasion d’aborder les enjeux spécifiques du développement et de l’intégration des solutions robotiques dans les exploitations agricoles d’Occitanie, en mettant l’accent sur l’accompagnement des acteurs locaux, les dispositifs de soutien à l’innovation et les synergies industrielles entre entreprises du secteur.

Axema au FIRA 2025 ; Intervention de Laurent De Buyer, Directeur général d'Axema, de Guillaume Bocquet, Directeur des affaires réglementaires d'Axema 

et de Cédric Seguineau, Directeur général de RobAgri lors des Assisses de l'Autonomie


Pourquoi un GPM dédié à la robotique agricole ?

Pour structurer et accompagner le développement de ces technologies, Axema a également créé un Groupe Produit Marché (GPM) Robotique. Cette initiative vise à suivre l’évolution du marché, à analyser les besoins des industriels et des agriculteurs, et à travailler sur les obstacles réglementaires qui peuvent freiner l’adoption de ces solutions.

Bernard Boxho, président du GPM Robotique et Directeur général de l'entreprise Vitibot, revient sur l’importance de cette initiative.

👉 Pourquoi était-il important de créer un Groupe Produit Marché dédié à la robotique agricole au sein d’Axema ? 

"La création du GPM Robotique répond à une nécessité : structurer un marché en pleine expansion et offrir aux industriels un cadre d’échange pour anticiper les évolutions technologiques et réglementaires. Aujourd’hui, la robotique agricole représente un segment en forte croissance, avec une augmentation significative des investissements et des innovations. Toutefois, il manque encore des données précises sur l’état du marché, le déploiement des robots en exploitation et leur taux d’adoption par les agriculteurs.

L’un des rôles clés du GPM sera donc d’établir des statistiques professionnelles pour mieux cerner l’évolution du parc de robots agricoles, leur diffusion dans les filières, et identifier les tendances du secteur. Ce travail permettra aux industriels d’adapter leurs stratégies et aux pouvoirs publics d’avoir une vision plus fine des besoins du marché. Il était donc essentiel de disposer d’un groupe dédié pour accompagner cette transformation, structurer la collecte et l’analyse de ces données."

👉 Quelles sont les attentes des industriels du machinisme agricole en matière de robotique et comment le GPM peut-il y répondre ?

"Les industriels attendent avant tout de la visibilité sur l’évolution du marché, l'évolution des réglementations ainsi que les évolutions législatives. Ils souhaitent également un cadre d’échange pour partager leurs expériences et identifier les défis communs liés à l’intégration des solutions robotiques. Le GPM Robotique jouera un rôle central en facilitant ces échanges et en apportant une meilleure compréhension des attentes du marché."

👉 Quels sont, selon vous, les principaux obstacles au développement et à l’adoption des robots agricoles, et sur quels leviers le GPM va-t-il travailler en priorité ?

"L’un des freins majeurs reste la question de la sécurité et du cadre réglementaire qui doit évoluer pour permettre un déploiement sécurisé et efficace des robots agricoles. Aujourd’hui, l’absence d’un cadre adapté freine l’innovation et complique la mise en conformité de ces nouvelles technologies. Il y a aussi des défis liés à l’acceptation par les agriculteurs, qui doivent être accompagnés pour mieux appréhender ces technologies et être mieux formé. Enfin, l’accès au financement et la structuration des modèles économiques sont des enjeux clés. Le GPM travaillera sur ces axes en collaboration avec les acteurs du secteur afin de lever ces obstacles et de faciliter l’adoption des solutions robotiques."

Josette Grimaldi, en charge des statistiques professionnelles au sein d'Axema rappelle l'importance de celles-ci pour nos industriels : "Les statistiques professionnelles sont un outil essentiel pour mesurer l’évolution du marché. Les chiffres collectés permettent aux entreprises participantes de disposer de données quantitatives solides et fiables pour situer leurs produits sur le marché et en mesurer la performance. La mise en place d’une statistique dédiée à la robotique agricole répond à une demande forte des acteurs du secteur. Elle permettra d’apporter plus de visibilité sur le développement de ces technologies et d’accompagner leur intégration dans les exploitations. Pour garantir sa pertinence, nous avons défini un périmètre clair : les équipements agricoles terrestres à mobilité ou propulsion autonome, avec une segmentation adaptée par grandes filières (grandes cultures, maraîchage, viticulture, arboriculture, élevage).

L’enjeu est maintenant de mobiliser les industriels pour garantir une représentativité la plus élevée possible, afin de fournir des indicateurs fiables et exploitables."

L’essor de la robotique agricole ne fait que commencer, et son impact sur l’agriculture sera décisif. Pour accompagner cette transformation, il est essentiel de structurer le marché, lever les freins réglementaires et soutenir l’innovation. Grâce à l’engagement des industriels, des agriculteurs et des organisations comme Axema, la filière se donne les moyens de répondre aux défis de demain.

L’agriculture autonome n’est plus une vision d’avenir, c’est une réalité en construction.